REVELER L’HUMAIN

un article de Maryse Bunel

Il y a toujours un regard plein d’humanité dans le travail d’Isabelle Lebon, photographe rouennaise. Alors, les ponts, elle les élève entre les peuples, aussi lointains soient-ils.

Impossible de faire de la photographie sans établir des dialogues et des relations de confiance. Isabelle
Lebon en fait l’expérience de manière quotidienne. La photographe rouennaise prend des images comme on construit des ponts, comme on tisse des liens forts. « Il faut prendre le temps de se rencontrer. » Là, le dialogue se révèle essentiel. « Tout passe par les mots. J’arrive plutôt à bien apprivoiser les gens. Je suis quelqu’un de naturel, de simple. J’aime la rencontre. Je suis aussi dans l’écoute. Quand j’entame un travail avec des personnes, elles savent
qui je suis. » Indispensable parce que la photographie est avant tout « un échange ». Tout d’abord un échange de paroles pour apprendre à se connaître. Également un échange dans les regards pour que l’artiste capte le meil-
leur. « Une photo commence toujours par une interrogation. J’ai besoin de réfléchir à la manière dont je peux mettre en image ces personnes. La question est la même. Qu’est-
ce que tu me donnes à voir de toi ? J’explique toujours : je te donne ça et toi, tu me donnes aussi ça. Si on ne s’écoute pas, si on ne se voit pas, rien ne peut fonctionner. On ne peut pas entrer dans deux mondes sensibles. À un moment donné, il doit se passer un truc magique. Dans la vie, il y a toujours des trucs magiques, des étincelles. »…

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