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une école au squatt
Texte Marylène Carre — Photos Emmanuel Blivet
Enseignants, étudiants, retraités… Une trentaine de bénévoles animent une « École nomade » qui va au-devant des enfants de migrants exilés à Caen. Au squat du Marais, près de la gare, deux salles de classe ont été aménagées à la rentrée. Un refuge pour apprendre, jouer et se confier.
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Avr20
Le footballeur (mais pas que) Vikash Dhorasoo, invité de Michel 3
Entretien réalisé par Florence Deguen, photos Florence Deguen, Vikash Dhorasoo
Faire la passe à l’autre, c’est la seule solution si tu veux jouer !
Il traîne encore un petit fond d’accent havrais dans sa façon de prononcer les « a ». De la gouaille et de la candeur, aussi. Vikash Dhorasoo, 45 ans, n’est plus depuis bien longtemps un bézot de Caucriau. Mais il aime sa ville. Et il aime sa mère. Veuve depuis cet automne, c’est elle qu’il retourne voir presque toutes les semaines, en centre-ville du Havre, à deux pas de la rue de Paris.
Le cheveu grisonnant sous un bonnet d’ado, la silhouette souple et fine entretenue à la salle de sport, l’ancien international de football vient en train, discrètement, fait le chemin à pied, reconnu de temps en temps par un passant. Presque incognito…
Pressé quand même. Il donne rendez-vous au News, à l’heure où il n’y a pas grand monde. Boit du jus d’ananas, a le tutoiement facile, le propos très vite et très joyeusement politique.
Souvent considéré comme grande gueule, régulièrement invité à s’exprimer par France Culture, So Foot ou les Inrocks, le parrain de la salle de spectacle le Tetris au Fort de Tourneville n’a pas tout à fait la réputation rustaude d’un Franck Ribéry, dont il prend volontiers la défense.
Les univers que tout oppose, il connaît. Et ça lui va. Rare footballeur bachelier (il a même été inscrit à la fac du Havre), l’unique black au cheveu lisse du foot français a co-fondé Tatane, improbable et très active association pour un « foot durable ». Une asso qui fait jouer les filles, accueille à bras ouverts les homos et affirme que jouer n’a jamais empêché personne de penser.
Il refuse pourtant de se définir comme médiateur entre le monde supposément inculte du ballon rond et les intellos bobos avec lesquels il refait les matches dans la quotidienne d’Estelle Denis sur l’Équipe 21. Fils d’un indien de Maurice venu travailler sur le port du Havre au début des années soixante-dix, Vikash Dhorasoo est le seul de sa fratrie né sur le sol normand. Ce qui fait de lui un passeur, et pas seulement de son fabuleux coup de pied droit… Un passeur qui a hautement conscience des rives de part et d’autre d’un océan, des pauvres des riches, des vernis et des mal barrés. Et qui a viscéralement besoin de faire du lien.
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Avr21
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