Numéro 2 - IMEC institut de la Mémoire de l'édition contemporaine
L'Imec, aux sources de l'écriture
Entretien réalisé par Marylène Carre, photos d'Emmanuel BlivetC’est un lieu rare en France. Et c’est une collection unique. Manuscrits, lettres, carnets, esquisses… Derrière les hauts murs de l’Abbaye d’Ardenne, près de Caen, l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine préserve et met en valeur un ensemble exceptionnel de plus de six cents fonds d’archives qui témoignent de l’histoire de la pensée et de la création contemporaines.
... Entretien avec Albert Dichy, son directeur littéraire
Quelle est l’origine de l’Imec ?
L’Imec est une aventure extraordinaire, inattendue, sans précédent dans le monde de l’archive et de la mémoire littéraire, intellectuelle et artistique. Au départ de cette odyssée, une double initiative : d’une part, le désir de chercheurs de rendre accessibles les archives contemporaines qui tardaient à être ouvertes à la consultation en France; et d’autre part, l’inquiétude de grandes figures de l’édition, notamment Christian Bourgois et Antoine Gallimard, qui furent parmi les premiers présidents de l’Imec, qui constataient que les archives de leur profession ne disposaient d’aucun lieu d’accueil spécifique. Une association a alors été créée, avec le soutien des pouvoirs publics, constituée des auteurs, éditeurs, donateurs et légataires...
Retrouvez l'intégralité de l'interview d'Albert Dichy dans Michel Numéro 2
Soigner les racines
L’archive est une matière fragile qu’il faut d’abord commencer par soigner, sauvegarder, préserver dans son intégrité matérielle et sa cohérence intellectuelle. Dans le pavillon des collections de l’Imec, de multiples mains s’affairent minutieusement autour de ces trésors...
Dépoussiérer : les documents qui entrent à l’Imec ont parfois dormi des années dans des greniers ou des caves. Les « collecteurs » les découvrent sur place « à l’état d’origine, stockés dans des cartons, parfois sous plastique ou dans de simples bannettes… », détaille André Derval, directeur des collections. Ils évaluent sur place les conditions de conservation, procèdent à un premier tri puis les acheminent jusqu’au pavillon des collections, où ils pourront acquérir le statut d’archive, à l’issue du traitement documentaire. Il faut en premier lieu les dépoussiérer, retirer les objets métalliques et plastiques, assainir les papiers et les reconditionner dans des chemises non acides et des boîtes en polypropylène qui résistent au feu et à l’humidité... Article sur les modalités de travail des archivistes de l'Imec, à lire dans Michel n°2